Je suis pas du genre à écrire un journal intime, pas du tout… on va dire que c’est plus un bouquin qui regroupe mes souvenirs marquants. Je vais pas faire comme ces filles qui vont marquer « haaa ! J’ai rencontré ce garçon, il est trop craquant et tout… » Non, pas du tout, je suis pas de cet acabit. Je veux juste mettre sur papier mes expériences, c’est légitime non ?

J'avais 5 ans, mon père venait de rentrer d'un voyage d'affaires très important disait-il. Je savais que ce n'était pas vrai. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que le col de sa chemise avait du rouge à lèvres. Ça ne pouvait être celui de ma mère, elle était couché au lit depuis quelques jours à cause d'une mauvaise grippe. En temps normal, je n'aurais pas remarqué ça, mais ce jour là, mon père m'avait porté, le sourire aux lèvres et avec enthousiasme. Quand il m'a pris dans ses bras, c'est là que je l'ai remarqué. C'était un signe avant-coureur, j'aurais du m'en douter, même si ce n'était pas le but d'un enfant de cinq ans qui était juste content de voir son père. Quelques jours plus tard, ma mère m'annonça que mon père repartait à nouveau. Seulement, il n'est jamais revenu. J'ai appris seulement lors de mes 18 ans, que sa maîtresse, son assistante, était tombée enceinte de lui et qu'il nous quittait pour fonder sa nouvelle famille. J'avais donc un petit frère qui avait cinq ans de moins que moi. Oh joie !

L'adolescence, quelle superbe vie ! Le lycée était un endroit fait pour moi, totalement. Les jolies filles, les équipes de surf, la fête tous les soirs... bon, tous les week-ends. Le pied non ? En plus, j'étais le mec le plus populaire, le plus adulé, et j'en profitais. Je n'étais pas celui qui snobait tout le monde... Bon, d'accord. En même temps, j'avais tout pour moi, la fille, la popularité... Il me manquait juste l'argent. C'est pour cette raison que je comptais sur le surf pour me faire entrer à la fac avec une bourse. Depuis que mon père nous avait quitté, ma mère nageait dans les dettes... Mais dès que je fus en âge de travailler, je l'aidais. C'était bien ça, le rôle d'un fils. Bien que la plupart du temps, on s'engueulait, elle restait ma mère, et elle était dans la merde. Enfin, je vous ai parlé de la fille ? Joyce. La fille franchement parfaite, les formes là où il faut, ouverte d'esprit, pas prise de tête. Mais c'était pas l'amour de ma vie... Je m'en suis très vite rendu compte. L'université arrivant à grand pas, elle a préféré rester à Sydney... Moi, j'ai eu une bourse pour aller à Melbourne, je n'ai pas hésité bien longtemps... J'étais donc parti pour Melbourne.

Là oui, j'ai trouvé l'amour de ma vie. Il ne fut pas difficile de la trouver, c'était en quelque sorte une évidence. On s'est tournés autour quelque temps pour finir dans les bras l'un de l'autre. On était un peu considéré comme le couple phare de la fac, s'en était déconcertant. Mais finalement, je les comprenais. Ils nous enviaient. On avait un bonheur unique avec Sasha que les autres ne pouvaient que nous jalouser, vouloir la même chose. Enfin, je l'ai compris seulement une fois l'avoir perdue. C'est tout bête. C'est idiot. C'est tout moi. J'étais dans une relation stable, qui me convenait et j'ai tout foiré. La recette ? Prendre un Max bourré, la soi-disant meilleure amie de sa petite amie, mélanger le tout dans un lit... Ça donne une infidélité révélée sur le campus... Suite à ça, je suis reparti pour Sydney. Je ne pouvais pas voir Sasha dans cet état, triste, en colère, malheureuse par ma faute. Alors pendant quelques années, trois pour être exact, je suis resté avec ma mère, l'aidant dans ses déboires financiers. Puis j'ai renoué avec Joyce, ce qui, d'un côté m'a fait un bien fou. Pendant ces trois ans, on s'est remis en couple. Je voulais oublier Sasha, qu'elle m'oublie aussi par la même occasion pour ne plus souffrir, mais rien n'y faisait. Je l'avais dans la peau. Voulant alors renouer avec elle, j'ai plaqué -à nouveau- Joyce, et je suis retourné à Melbourne, voulant à tout prix retrouver celle que j'aimais.